Mots

Ce cadavre est exquis...

Lundi 30 août 2010 à 17:40

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Quatrième de couverture :
Echoués à la suite d’un naufrage sur une île gouvernée par des esclaves fugitifs, une coquette et un petit-maître perdent la liberté tandis que leurs esclaves désormais affranchis deviennent maîtres – et leur font subir diverses épreuves : « Nous vous jetons dans l’esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu’on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l’avoir été. » En 1725, c’est un monde social renversé que Marivaux donne à voir sur la scène du Théâtre-Italien : la fragilité du pouvoir peut ainsi se dévoiler, les rancœurs enfouies se libérer, et le malheur d’une condition servile s’éprouver. Mais si l’inversion est bien politique, elle est également ludique, et cette pièce sérieuse aux faux airs d’utopie est bien une comédie : le spectateur s’y amuse aux dépens des maîtres que leurs valets caricaturent, et il rit autant des maladresses que commettent ces valets lorsqu’ils tiennent le rôle des maîtres.

Mon avis : Cette pièce nous expose les relations de l'époque entre les classes sociales, et les critique. Marivaux crée de toute pièce une île où les rôles sont inversés pour le plus grand bonheur des esclaves et pour le plus grand malheur des maîtres. Au début, désireux de vengeance, les esclaves ont finalement pitié de leur maîtres et les libèrent. Ils finissent par accepter leur condition. Les maîtres quant à eux prennent conscience de leur dureté. Morale : les esclaves doivent rester esclaves car ils ne sont pas de bons maîtres et les maîtres doivent être moins sévères. Pas très original tout ça. Marivaux utilise le docere, placere : il utilise l'humour pour instruire. Il reprend également des personnages stéréotypés, par exemple, Arlequin est issu de la commedia dell'arte, pour rendre le spectacle plaisant. Le tout fait moins d'une centaine de pages d'après mes souvenirs et se lit en moins d'une heure, aucune difficulté de compréhension. On regrettera cependant que Marivaux n'ait pas été jusqu'au bout de son idée : à la fin du livre, j'ai ressenti une impression d'inachevé. On dirait plus une esquisse qu'une véritable pièce de théâtre.
Conclusion : Un pièce sympathique mais loin d'être extraordinaire.
Ma note : 12/20.

Morceau choisi : La conclusion de Trivelin
TRIVELIN : Vous me charmez. Embrassez-moi aussi, mes chers enfants ; c'est là ce que j'attendais. Si cela n'était pas arrivé, nous aurions puni vos vengeances, comme nous avons puni leurs duretés. Et vous, Iphicrate, vous, Euphrosine, je vous vois attendris ; je n'ai rien à ajouter aux leçons que vous donne cette aventure. Vous avez été leurs maîtres, et vous en avez mal agi ; ils sont devenus les vôtres, et ils vous pardonnent ; faites vos réflexions là-dessus. La différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur nous : je ne vous en dis pas davantage. Vous partirez dans deux jours et vous reverrez Athènes. Que la joie à présent, et que les plaisirs succèdent aux chagrins que vous avez sentis, et célèbrent le jour de votre vie le plus profitable.

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