Mots

Ce cadavre est exquis...

Mercredi 1er septembre 2010 à 21:50

Demain, c'est la rentrée.
J'ai hâte. Hâte de découvrir cette matière si énigmatique qu'est la philo, hâte d'enrichir ma culture littéraire avec la matière "Littérature". Comme vous l'avez sûrement compris, je passe demain en TERMINALE LITTERAIRE. La dernière étape du parcours scolaire, dit classique, la cerise sur le gâteau. J'ai l'impression que hier encore j'étais en seconde.
Comme le temps passe vite.

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Lundi 6 septembre 2010 à 19:05

Le blog de mon cousin et de moi, consacré à l'art : http://www.ARTE.cowblog.fr/.

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Certaines de mes critiques de livres y seront exposées en "avant-première" puis copiées sur ce blog. : )

À ne pas louper !

Lundi 6 septembre 2010 à 19:30

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Article issu de mon autre blog : http://www.ARTE.cowblog.com/

Quatrième de couverture :
« Mon ami Serge a acheté un tableau. Un tableau blanc avec des liserés blancs ». Médecin dermatologue, Serge aime l’art moderne et Sénèque – qu’il trouve "modernissime". Ingénieur dans l’aéronautique, Marc a des goûts plus traditionnels et ne comprend pas que son ami puisse acheter "cette merde" deux cent mille francs. Quant à Yvan, il aimerait bien ne contrarier aucun de ses deux précieux amis. Mais les disputes esthétiques autour du tableau blanc dégénèrent dans un crescendo hilarant et féroce qui ne laissera personne indemne...

Mon avis : Une pièce très moderne (comme le tableau) qu'on peut lire d'une traite tant le sujet est intéressant et fort. En effet, bien plus qu'un débat autour de l'art, c'est la vie de chacun qui est exposé ici sans concession, avec sincérité.
Cette pièce m'a d'ailleurs rappeler par certains points Huis Clos de Jean-Paul Sartre : trois personnages s'affrontent et se déchirent. "L'enfer c'est les autres", cette phrase peut s'appliquer à cette pièce : les trois amis sont les bourreaux des autres.
Serge est un bobo, un peu snob, qui s'intéresse à l'art, et plus particulièrement à l'art contemporain, il a acheté un véritable "Antrios" (par intérêt ou provocation, les deux ?). Marc est un bourgeois traditionnel, sans grand intérêt, bourré de préjugés sur l'art et sur la vie. Yvan, lui plus pauvre, moins chanceux, a le cul entre deux chaises : ses deux meilleurs amis se disputent à propos d'une "merde", il essaie de les réconcilier, finalement, ce sera lui le dindon de la farce... il est cet élément comique et ridicule qui met en valeur les deux autres personnages et leurs propos. Si l'on schématise la pièce et son idée, on peut dire que la tradition stricte et sobre (Marc) rencontre la modernité scandaleuse (Serge). Deux mondes opposés, pourtant amis...
Mais revenons sur l'idée de la pièce et les questions que l'on peut se poser. On peut affirmer, sans trop de doute, que la question principale que nous pose Yasmina Reza dans cette pièce est la suivante : Jusqu'où peut aller l'Art ? Sans se positionner clairement (malgré une fin explicite), elle fait parler deux partis antithétiques mais pourtant bien proches : le défenseur de l'art classique, où la beauté et le respect des règles sont de mise, et le protecteur de l'art contemporain, "l'art pour l'art". Finalement, nous, lecteurs et amateurs d'art, sommes Yvan. Qui soutenir ? J'aime bien l'art classique, mais j'aime aussi beaucoup l'art contemporain. J'aime Marc et Serge. Pourtant il faut choisir : alors je fuis...
La pièce (et le tableau) fait bien sûr illusion à Malevitch et au suprématisme qui a repoussé les limites de l'art pictural, voire de l'Art tout court, en proposant par exemple un Carré blanc sur fond blanc. L'art se suffit-il à lui-même ? C'est la seconde question que se pose et nous pose Yasmina Reza. Pour elle, chacun peut voir dans ce genre d'art ce qu'il veut y voir. N'est-ce pas le meilleur moyen de s'évader ? L'illusion d'avoir créer un sens au tableau ne nous le rend-il pas encore plus précieux qu'il ne l'est déjà ? Car nous devenons le créateur à la place du peintre. Et si l'art futur c'était cela ? Un art qui laisse libre cour à l'imagination et dont nous sommes tous et toutes les auteurs en nous-mêmes, un art individuel.
Conclusion : Une pièce qui deviendra un classique tant le sujet s'adresse à tout le monde. Cette oeuvre parle d'art et pourtant, elle-même, est de l'art : la mise en abyme est élégante. À lire !
Ma note : 18/20.

Lundi 6 septembre 2010 à 21:10

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Résumé : L'histoire se déroule à Ille, une petite ville du Roussillon. Le narrateur, un archéologue, s'y rend en compagnie d'un guide. Ils viennent y rencontrer M. de Peyrehorade, un antiquaire qui doit leur montrer des ruines antiques se trouvant dans la région. En chemin vers Ille, le guide informe le narrateur que M. de Peyrehorade s'apprête à marier son fils, Alphonse, avec Mlle de Puygarrig, une jeune fille fortunée de la région. Il lui indique également que l'antiquaire a découvert récemment, dans ses terres, une statue de Vénus qui date probablement de l'époque romaine. Cette statue inquiète : d'une part parce qu'elle a des yeux blancs angoissants, et d'autre part, parce qu'elle a déjà provoqué un accident : elle est tombée sur Jean Coll, l'un des ouvriers ayant participé à son exhumation, lui brisant la jambe à cette occasion.

Mon avis : J'ai dû lire ce livre vers la 3ème/2nde. Et j'en garde un bon souvenir. Ma critique ne sera pas longue car comme dit auparavant, il ne me reste de ce livre qu'un "souvenir". Mais lorsque je l'aurai relu, je posterai une critique plus conséquente. Si vous êtes vraiment intéressés, lisez cette nouvelle fantastique très courte : vous ne vous ennuierez absolument pas. Bien sûr le genre est spécial, c'est du fantastique : on ne sait dire si ce qui arrive dans le livre est la réalité ou la fiction. On se pose des questions. La Vénus est un classique du genre, avec Le Horla de Maupassant. Que doit-on choisir : explication rationnelle ou irrationnelle ? C'est à nous, lecteurs, de choisir. Mais bien souvent (et c'est ce qui fait le charme de ce genre de récit), l'écrivain ne donne pas assez d'éléments pour qu'on puisse affirmer que tout ce qui se passe est bien réel ou irréel. Le fantastique, c'est le doute. Pour revenir au livre, on peut dire que ce n'est pas une nouvelle pour les enfants. Il y a un meurtre et du mystère, beaucoup de suspense. C'est un peu un policier si l'on veut, un livre noir, un polar. C'est un livre très bien écrit par un passionné d'Histoire, on est vraiment immergé dans l'histoire du début à la fin (vous remarquerez l'antanaclase Histoire et histoire).
Conclusion : Une nouvelle fantastique réunissant tous les éléments d'un policier. Un récit bien construit, le récit n'est pas lourd du tout. À lire !
Ma note : 14/20.

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Lundi 6 septembre 2010 à 22:30

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Quatrième de couverture : C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage. C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées […]. C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français. F. B. Ce livre a reçu le Prix Renaudot.

Mon avis : Beigbeder est surpris par les policiers en train de sniffer. Il est emmené au poste. Une fois enfermé, il s'aperçoit qu'il est amnésique, qu'il ne se souvient plus de son enfance (mais bien sûûûûûr !). Il va donc écrire un livre dans sa tête, puisqu'il n'a pas de stylo à disposition (les policiers ayant trop peur qu'il se plante avec), pour essayer de "retrouver" son enfance soi-disant perdue.
Je viens de finir à l'instant ce roman et je suis mitigé. Je vais commencer par ce que je n'ai pas aimé. Je n'ai pas aimé la narcissisme de Beigbeder qui se lance tout le temps des fleurs (je me souviens vaguement d'une phrase "Moi qui est un des écrivains français les plus traduits dans le monde", vous voyez le genre). C'est vraiment agaçant. Je n'ai pas aimé non plus la façon dont il vante les mérites de sa famille. Oui, on sait que tu es un gros fils de riche. Oui, on sait aussi que tes parents sont supers intelligents. Oui, on sait que tes ancêtres ont cotôyé des personnes illustres ("Ronsard a dédié une ode à l'un de mes aïeux") etc. Je n'ai pas aimé non plus toutes les références qu'il fait : "admirez ma cultuuuuuuuure !", c'est vraiment ce que j'avais l'impression qu'il disait au lecteur implicitement. Je n'ai pas aimé le principe de l'autobiographie (surtout pour son cas) : comprenez, avoir une autobiographie c'est une sorte d'égocentrisme à l'état pur. Au contraire, j'ai vraiment aimé certains éléments. L'alternance dans le récit prison/enfance est intéressante et permet d'établir des liens. Les chapitres sont très courts, ce sont des bribes de prison, des bribes d'enfance. Le chapitre sur les lectures qui ont guidé son enfance est très bien, "Les "non-A" de Van Vogt et le "A" de Fred". La sincérité qui émane du roman est assez troublante et quelques (rares) fois touchantes. D'ailleurs, on comprend bien vite que Beigbeder souffre d'un manque de reconnaissance. Le "bilan" et l'épilogue sont assez réussis et émouvants. J'ai tout de même préféré L'amour dure trois ans du même auteur, je ne dois pas vraiment aimé les autobiographies.
Conclusion : Une autobiographie romancée originale et sincère pour les inconditionnels de Beigbeder. Une lecture agréable mais pas extraordinaire, aussi touchante qu'agaçante.
Ma note : 13/20.

Morceau choisi : Frédéric, enfant
" De toute manière elles n’avaient d’yeux que pour Charles, qui ne les voyait pas. Elles s’illuminaient sur son passage, « hé ! voilà le Parisien blond », et Delphine leur demandait fièrement : « Vous vous souvenez de mon neveu ? » ; il me précédait dans la pente vers la mer, prince d’or aux yeux indigo, un garçon si parfait en polo et bermuda Lacoste blancs qui descendait au ralenti vers la plage avec sa planche de body surf en polystyrène expansé sous le bras, au milieu des terrasses fleuries d’hortensias… puis les filles perdaient leur sourire quand elles me voyaient courir derrière, squelette ébouriffé aux membres désordonnés, clown malingre aux incisives cassées par une bataille de marrons à Bagatelle, les genoux rugueux de croûtes violettes, le nez qui pelait, le dernier gadget de Pif à la main. Elles n’étaient même pas dégoûtées par mon apparition, mais leurs regards vaquaient à d’autres occupations quand Delphine me présentait : « Et, euh… lui c’est Frédéric, le petit frère. » Je rougissais jusqu’au bout de mes oreilles décollées, qui dépassaient de ma tignasse blonde, je n’arrivais pas à parler, j’étais paralysé de timidité. "

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