Mots

Ce cadavre est exquis...

Lundi 30 août 2010 à 18:40

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Mon résumé : Marguerite Duras est née en 1914, en Cochinchine de parents instituteurs, séduits par l'aventure coloniale. Leur vie est heureuse jusqu'à ce que le père meurt en 1921. "La mère" pour subsister fait des petits boulots par ici et par là. Marguerite s'intéresse au théâtre et au cinéma qu'elle va bousculer et renover : c'est une figure importante de l'art de la seconde moitié du XXème siècle, souvent contestée. Elle meurt en 1996 en partie à cause de son alcoolisme.
Un barrage contre le Pacifique est le roman d'inspiration autobiographique qui l'a fait connaître. Dans le sud de l'Indochine durant les années 1920. Une  vieille veuve,  fatiguée et malade, vit avec ses deux enfants, Joseph et Suzanne (Duras ?), vingt et dix-sept ans, dans un bungalow isolé de la plaine marécageuse de Kam en Indochine. La vieille femme, ignorante des coutumes coloniales qui nécessitent d'avoir recours à des pots de vin, a investi toutes ses économies dans une concession incultivable que les grandes marées du Pacifique innondent régulièrement. Elle se bat alors contre la direction générale du cadastre, puis en désespoir de cause décide de construire, avec l'aide des paysans de la région, un barrage afin de contenir les grandes marées...

Mon avis : Ce roman divisé en deux parties est tragique et réaliste (voire naturaliste) : en effet, on y suit les malheurs d'une famille dans la pauvreté et la chaleur indochinoise. La famille va imploser, ce n'est qu'une affaire de temps. Entre "la mère", névrosée et brutale, Joseph, qui rêve de liberté et Suzanne, qui admire son frère (à tel point qu'on se demande si elle n'est pas amoureuse de lui), les confrontations familiales sont violentes. "La mère" si désireuse d'argent va même jusqu'à donner la main de sa fille à un fils de riche sans scrupule qui veut acheter l'amour de Suzanne. Se rendant compte de son erreur, Joseph et "la mère" se mettent alors à le détester... Les rôles sont inversés : M. Jo devient alors la victime de son amour.
J'ai beaucoup aimé la première partie, on l'on est en immersion dans la pauvreté et la dureté de la vie de cette famille et où l'on rencontre ce M. Jo, intriguant mais naïf fils d'une fortune locale. La seconde partie m'a paru moins intéressante, on suit la famille, dans la grande ville (on appréciera cependant la longue description antithétique et ironique de la ville, avec le quartier "blanc" et "l'autre", le quartier indigène) et la déchéance de la mère : j'ai moins accroché mais ce n'est pas ennuyant pour autant. L'exotisme est bien sûr très présent, on est dépaysé, peut-être trop... Que dire d'autre ? c'est un livre assez spécial, qui donne faim, mais que je n'ai pas trouvé émouvant dans l'ensemble. J'ai trouvé la fin quelque peu bâclée.
Conclusion : Un roman d'inspiration autobiographique dont la première partie est vraiment intéressante.
Ma note : 13/20.

Morceau choisi : La première phrase
Il leur avait semblé à tous les trois que c'était une bonne idée d'acheter ce cheval.

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